Le risque routier professionnel est identifié comme l’un des risques prioritaires du quatrième Plan Santé au Travail 2021-2025. Il est aussi au cœur des actions de la politique de sécurité routière en France. Et pour cause : il constitue aujourd’hui la première cause de mortalité au travail. Pourtant, il reste parfois mal connu ou mal pris en compte.
Il s’agit de l’ensemble des risques encourus par un salarié lors de déplacements effectués dans le cadre de son activité professionnelle, que ce soit en voiture, à deux-roues, à vélo ou même à pied.
Deux grandes catégories se distinguent :Ce risque ne concerne pas uniquement les professionnels de la route.
Tous les salariés sont concernés, dès lors qu'ils se déplacent dans le cadre de leur emploi.
Selon les données de la Sécurité routière et du Ministère du Travail :
Autant de chiffres qui doivent pousser les entreprises à prendre ce risque au sérieux.
Car les conséquences humaines sont souvent irréversibles. Et les conséquences pour l’organisation de l’entreprise peuvent être déstabilisantes.
Certains métiers sont plus exposés, comme les transporteurs, les livreurs, les ambulanciers, les commerciaux ou encore les techniciens d’intervention. Mais toutes les entreprises peuvent être concernées, même celles dont l'activité principale ne repose pas sur la mobilité.
Un accident de la route peut être un drame : à la clé, des blessures graves, une incapacité temporaire ou permanente, voire un décès.
L’impact est multiple : arrêt d’activité, perturbation des plannings, coûts liés aux indemnités, difficultés de remplacement, mais aussi responsabilité juridique et pénale du dirigeant en cas de manquement à son obligation de sécurité.
Une sensibilisation au risque routier peut aussi être l'occasion d'aborder d'autres risques étroitement liés, souvent négligés ou plus difficiles à verbaliser, mais tout aussi importants à prévenir.
Des troubles musculosquelettiques (TMS) fréquents
La conduite prolongée expose les salariés à des postures statiques prolongées, à des vibrations, et parfois à des gestes répétitifs pour les professionnels du transport ou de la livraison. Cela peut entraîner des TMS, notamment au niveau du dos, des épaules et des poignets.
Conduite sous emprise : un danger majeur
La consommation d’alcool, de stupéfiants ou même de certains médicaments incompatibles avec la conduite représente un facteur aggravant majeur des accidents de la route. Ces comportements peuvent être exacerbés par la fatigue, l’isolement ou les cadences élevées.
Outre le risque pour soi et pour les autres, les sanctions sont lourdes : retrait de permis, amendes, peines d’emprisonnement, et responsabilité pénale du salarié et de l’employeur en cas d’accident. C’est pourquoi il est essentiel d’informer, de prévenir, et de mettre en place une tolérance zéro au sein des entreprises .
Même si le Code du travail impose à l’employeur une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés, y compris lors des déplacements professionnels, la prévention du risque routier ne peut être efficace que si chaque acteur de l’entreprise s’implique.
Dirigeants, managers, référents RH et salariés partagent une responsabilité commune, chacun à son niveau, pour créer une culture de la vigilance.
Le dirigeant, en tant que garant de la sécurité au travail, doit mettre en place une organisation rigoureuse : contrôle régulier de l’état des véhicules, choix de modèles adaptés, intégration du risque routier dans le Document Unique, aménagement des plannings pour éviter la fatigue excessive, et politique claire sur les comportements à risque, notamment liés à l’alcool ou aux stupéfiants.
Cette vigilance est un devoir, mais aussi un levier de confiance dans l’entreprise.
De leur côté, les managers et responsables RH ont un rôle essentiel d’animation et de transmission : ils doivent organiser des formations, relayer les messages de prévention et assurer le suivi des remontées de terrain.
Quant aux salariés, leur rôle ne se limite pas à respecter les règles. Ils doivent se sentir pleinement concernés par leur sécurité et celle des autres. Repérer un problème mécanique, signaler une anomalie, demander une pause en cas de fatigue ou alerter sur un comportement à risque, ce sont aussi des actes de prévention. Il est donc crucial que chacun comprenne que la prévention est une responsabilité partagée, un effort collectif qui repose sur l’écoute, la transparence et la coopération au quotidien.
Ce n’est qu’en unissant nos regards que l’on peut vraiment prévenir l’accident.
Ces actions peuvent être accompagnées par un Service de Prévention et de Santé au Travail comme Aipals, qui propose des interventions ciblées, des outils et un accompagnement sur-mesure.
Pour aider les entreprises à passer à l'action, Aipals met à disposition un dépliant pratique et téléchargeable : "Conduire au travail", qui récapitule les bons réflexes à adopter.
Elle propose également un atelier immersif et interactif intitulé « Conduite au travail : saurez-vous éviter l'accident ? ». L’objectif : plonger les salariés dans des situations réalistes, pour les aider à mieux anticiper les dangers.