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Respirer est un geste vital que nous accomplissons 20 000 fois par jour. Pourtant, dans certains environnements professionnels, cet acte banal peut devenir une menace silencieuse. Poussières, gaz, vapeurs, agents biologiques… L’air que nous inspirons sur le lieu de travail n’est pas toujours aussi sain qu’on l’imagine. C’est un enjeu de santé publique autant que de performance au travail.
Un danger souvent méconnu mais aux conséquences bien réelles
Les maladies respiratoires représentent une part importante des maladies professionnelles reconnues en France. Les conséquences vont de la simple irritation à des pathologies graves : asthme professionnel, bronchite chronique, BPCO, silicose, voire cancer du poumon.
Identifier les sources de pollution respiratoire
Les poussières et particules
Présentes dans le BTP, la fonderie ou l’agroalimentaire, elles peuvent être minérales (silice), organiques (bois, farine) ou métalliques (fumées de soudage). Elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Certaines, comme l’amiante (interdite puis 1997) encore présente dans les bâtiments anciens, sont hautement cancérogènes.
Les gaz et vapeurs toxiques
Solvants, gaz d’échappement ou vapeurs de combustion s’accumulent dans les espaces mal ventilés. Le monoxyde de carbone ou le dioxyde d’azote peuvent provoquer des troubles graves, voire mortels.
Les agents biologiques
Bactéries, virus et moisissures, fréquents dans la santé, l’agriculture ou les déchets, sont responsables d’infections respiratoires, d’allergies ou d’asthmes professionnels.
Les produits chimiques sensibilisants
Peintures, colles, désinfectants ou acides irritent les voies respiratoires et peuvent déclencher un asthme professionnel en cas d’exposition répétée ou prolongée.
Focus : Que sont les substances CMR ?
Les substances CMR présentent un risque chimique majeur pour la santé. Elles sont :• Cancérogènes : elles peuvent provoquer un cancer.• Mutagènes : elles peuvent modifier le patrimoine génétique.• Reprotoxiques : elles peuvent nuire à la fertilité ou au développement du fœtus.
Ces substances sont très encadrées par le Code du travail : leur utilisation impose des mesures strictes de substitution, protection, traçabilité et suivi médical renforcé.
Intégrer les risques respiratoires dans le DUERP
Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est l’outil clé pour recenser tous les dangers du poste de travail, y compris les risques respiratoires. Toute entreprise, petite ou grande, est concernée.
L’intégration de ces risques permet d’agir concrètement : plan de prévention, choix des EPI, formations ciblées. Le DUERP est un document vivant : il doit être mis à jour au moins une fois par an, et à chaque modification d’organisation ou de produits utilisés.
Le DUERP doit être tenu à la disposition du médecin du travail, du Comité Social et Économique (CSE), de l’inspection du travail, ainsi que de l’ensemble des salariés, qui peuvent en consulter le contenu.
Prévenir, c’est protéger
La meilleure prévention consiste à réduire le risque à la source, notamment en remplaçant les produits les plus nocifs, en captant les polluants dès leur émission et en assurant un entretien rigoureux des systèmes de ventilation.
Lorsque le risque ne peut être totalement supprimé, il faut le maîtriser en fournissant les équipements de protection individuelle adaptés (masques FFP2/FFP3, gants, combinaisons), en formant les salariés aux bonnes pratiques et en limitant le temps d’exposition par une organisation du travail adaptée.
Assurer un suivi médical renforcé
Enfin, un suivi médical renforcé est essentiel pour les salariés exposés, avec des visites périodiques adaptées, la tenue de fiches individuelles d’exposition et une sensibilisation aux signes précurseurs tels que la toux, l’essoufflement ou la gêne respiratoire.
Femmes enceintes ou en projet de grossesse : attention !
Certaines substances chimiques peuvent nuire à la fertilité ou au fœtus. En cas de doute, contactez immédiatement le médecin du travail. Des aménagements de poste peuvent être mis en place en toute confidentialité.
Le rôle central des dirigeants et référents santé
• Suivre et mettre à jour le DUERP.
• Mettre en œuvre un plan d’action adapté.
• Maintenir le dialogue avec le service de santé au travail.
• Promouvoir la culture du signalement et de la formation continue.
En résumé
La santé respiratoire n’est pas une option, c’est un droit. Prévenir les risques respiratoires, c’est investir dans le bien-être durable des salariés et dans la performance globale de l’entreprise.
Respirer un air sain, c’est travailler en sécurité.
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